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Le Blog d'ARC Images

Gregory Crewdson Eveningside 2012-2022 à la mécanique générale

Série Cathedral of the pines
Série Cathedral of the pines
Série Cathedral of the pines
Série Cathedral of the pines
Série Cathedral of the pines
Série Cathedral of the pines
Série Cathedral of the pines

Série Cathedral of the pines

Série an eclipse of moths
Série an eclipse of moths
Série an eclipse of moths
Série an eclipse of moths
Série an eclipse of moths

Série an eclipse of moths

Serie Eveningside
Serie Eveningside
Serie Eveningside
Serie Eveningside

Serie Eveningside

Les clichés de celui que l’on surnomme le « Edward Hopper de la photographie » font l’objet d’une mise en scène complexe et d’une attention minutieuse portée sur les détails de la composition dans laquelle la lumière occupe une place centrale. Pour les réaliser, Gregory Crewdson s’est constitué au fil des années une équipe digne d’un plateau de tournage. Il tire ses inspirations de la littérature et du cinéma. Ses ambiances sont inspirées des films de Spielberg ou de Lynch pour leur univers science-fictionnel et de l’étrange ; et rappellent également les couleurs et l’imaginaire décalé de Wes Anderson. On retrouve également des références à Jeff Walls.

Des œuvres au clair obscur qui nous transportent dans un monde par delà le monde, si proche et si distant à la fois. Des scènes familières ... mais regardez plus longuement, plus profondément et vous comprendrez que celles-ci sont loin d’être banales.

COMMENTAIRE DE L'EXPOSITION :

Assurément l'exposition la plus spectaculaire et volumineuse (avec Diane Arbus) des rencontres d'Arles. Compte-tenu de son ampleur et de la taille des tirages elle ne pouvait pas être exposée ailleurs qu'à la mécanique générale.

Elle est constituée de trois séries majeures : Cathedral of the pines (la cathédrale des pins) 2013-2014, An eclipse of moths (une éclipse des phalènes) 2020 et Eveningside (du côté du soir ou du côté du déclin) en 2022.

Cette trilogie est mise en relation avec les photographies d'un format plus petit de la série plus ancienne Fireflies (Lucioles) de 1996. C'est la série la plus facilement abordable, elle montre le balai nuptial de constellations de lucioles trouant le crépuscule.

Pour aborder les trois séries suivantes il faut avoir quelques clés divulguées ça et là par le commissaire de l'exposition Jean-Charles Vergne lors de la visite inaugurale.

Ensuite il faut prendre le temps de s'imprégner de l'ambiance de ces fresques crépusculaires. Ne ratez pas le documentaire qui dévoile l'envers du décor des prises de vues.

Une citation de David Lynch orientera votre démarche de spectateur :

"Je ne vois pas pourquoi les gens attendent d'une œuvre d'art qu'elle veuille dire quelque chose alors qu'ils acceptent que leur vie à eux ne rime à rien"

Avec ça vous pouvez vous lancer, "vous avez deux heures" comme on dit aux candidats du bac philo !!!

En ce qui concerne "les clés", il faut prendre le temps de voyager dans chaque image et observer les détails :

  • les noms de rue (Lincoln, Melville, Brown, alone street), de bâtiments (redemption center), de plaques de voiture (Nixon Agnew)...
  • la récurrence des lieux, des personnages, des trous...
  • les jeux de miroirs
  • les éclairages très sophistiqués
  • des câbles électriques partout
  • absence de repère temporel qui empêche la datation de l'image
  • les positions figées des personnages solitaires, isolés
  • le magnifique noir et blanc de la série Eveningside qui rappelle la grande époque des films noirs mais aussi suggère l'extinction des phalènes ...

Pour ne pas être trop lourd nous prendrons une seule image qui nous a été détaillée par J.C Vergne : Evening side tattoo

"Sous la lumière blafarde du salon de tatouage une femme fait face à un miroir, vêtue d'une blouse dénudant son dos. Ce n'est pas son image qu'elle contemple dans le miroir. Par l'incidence du reflet, ses yeux traversent la cage de verre de la vitrine et me fixent. Je suis le spectateur de la scène, elle me regarde. Mais mon regard se porte vers l'homme qu'elle ne peut voir. Je deviens le chaînon qui manquait à l'histoire. L'homme, assis sur les marches, pieds nus porte un tatouage sur le bras "suprême" (bonheur suprême, suprême espoir ? on ne le saura jamais). Ce salon est une somme de décors emboités."

Voilà comment on peut se perdre dans ces images. Nous espérons ne pas vous avoir rebuté avec ces remarques. Prenez le temps, ne soyez pas effrayés par ces énigmes non résolues qui laissent à chacun une vrai liberté d'extrapolation.

Vous l'aurez compris, nous avons "ADORE" cette exposition.

Avant de sortir du bâtiment n'oubliez pas de visiter l'exposition de Rosengela Renno : sur les ruines de la photographie, prix women in motion des Rencontres. Il s’agit de la première monographie d’envergure organisée en France autour de la photographe brésilienne. A voir la spectaculaire installation de photographies de monuments dédiés à Lénine glanées sur Internet.

 

 

 

Un reproche quand même, les verres des cadres de l'expo Crewdson ne sont pas anti-reflet, ce qui gêne vraiment le visionnage des photos, la preuve sur cette image. Ce qui n'est pas le cas pour l'exposition Charles Fréger à la chapelle St. Martin du Méjean qui sera commentée très prochainement.

Conseil ARC Images : Pour limiter les reflets lors des prises de ce type, on vous recommande d'utiliser un filtre polarisant...

Bonne visite !

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